Un long printemps d'exil
TITRE: Un long printemps d'exil (De Petrograd à Saigon 1917-1946)
AUTEUR: Olga Ilyina-Laylle. Michel Jan
ÉDITIONS: Points
NOMBRE DE PAGES: 328
QUATRIÈME DE COUVERTURE:
Olga Ilyina est née à Petrograd en 1917, à la veille de la révolution de Février. Appartenant à la noblesse, sa famille doit fuir la Russie ; elle traverse la Sibérie au milieu des combats, jusqu’en Mandchourie. Olga grandit à Harbin dans la nostalgie d’une Russie qui n’existe plus. Tandis que les conflits s’étendent à tous les pays d’Asie, elle part vers d’autres lieux d’exil, à Pékin puis Shanghai. Ayant pu rejoindre l’Indochine, elle croit y trouver le bonheur et un havre de paix : elle rencontrera son destin.
Michel Jan, ancien officier supérieur, sinologue, spécialiste des questions géopolitiques de l’Extrême-Orient, connaît bien les pays traversés par Olga pour y avoir longtemps vécu. Au cours de nombreux entretiens, elle lui a confié ses souvenirs. À travers le parcours d’Olga, nous découvrons l’émigration russe en Asie, la vie des Occidentaux dans la Chine des années 1930, l’Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale…
MON RESSENTI:
Née en 1917, Olga nous livre un témoignage émouvant sur son long exil. Après la prise de pouvoir des "bolchevicks", Olga et ses parents sont contraints de fuir la Russie. Commence alors un long périple jusqu'en Mandchourie, c'est à Harbin que la famille trouve refuge.
À la lecture du prologue, j'ai eu quelques difficultés à entrer dans l'histoire, souvent gênée par la présentation de différents personnages fusants de partout... J'ai craint de me noyer dans ce flot de protagonistes à la biographie complexe, pas très utile à mon sens puisque nous ne les croiserons plus ou peu dans le récit. Ceci-dit, je comprends qu'Olga ressente le besoin d'en parler.
Au fil des pages l'histoire s'installe, laisse place à Olga avec ses nombreux départs vers d'autres horizons. C'est ainsi que nous quittons Harbin en direction de Pékin, la jeune fille nous dresse là un magnifique tableau de cette ville aux couleurs multiples "Je fais un tour dans les jardins de l'ambassade, admirant les grands ginkgos et leur merveilleux feuillage, les massifs de fleurs et surtout les chants d'oiseaux...", "Le grenadier aux fleurs rouges orangers constellé de fruits...", le lac, les lotus m'ont transportée dans un monde enchanteur, au point d'en oublier un instant la situation précaire d'Olga qui doit faire face une fois de plus à un nouvel exode.
De Shanghai, je ne retiens que grisaille et froideur.
Hanoï sera une nouvelle étape où elle s'épanouit et retrouve quelques similitudes avec Pékin .
Brefs instants de bonheurs vite rattrapés par la réalité, la colère gronde, les bombes tombent en ce temps de seconde guerre mondiale où s'affrontent l'empire du Japon et l'Indochine française.
Après bien des drames, Olga termine ce long en exil en France.
"Et pourtant! Je n'ai rien perdu des images de mes lieux d'exil et des visages des personnages qui m'ont accompagnée durant les années de ma jeunesse..."
J'ai découvert un pan de l'histoire que je connaissais mal, cette lecture m'a amenée à me documenter sur l'émigration des "Russes blancs", mais aussi sur l'invasion japonaise, sans oublier les us et coutumes des différents lieux où a vécu Olga.
Mis à part le prologue, j'ai apprécié l'écriture, l'auteur a bien su nous transmettre ce témoignage fort en émotion.
C'est avec regret que je referme ce livre, qui pour moi est un coup de cœur.
Un grand merci à Partage lecture et aux Éditions Points pour cette lecture passionnante